3 septembre 1939 : La France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à l'Allemagne

<!--[CDATA[<p-->Deux jours après l’invasion de la Pologne par l'Allemagne nazie, la France et le Royaume-Uni tiennent leurs promesses d’alliance et déclarent officiellement la guerre à Adolf Hitler. Ce 3 septembre 1939 marque le début de la Seconde Guerre mondiale en Europe de l’Ouest, enclenchant un conflit mondial aux conséquences humaines, politiques et géopolitiques majeures. Retour sur un tournant brutal qui mit fin à l'illusion d'une paix durable après 1918.<p></p> <h2>Les racines de la guerre : entre revanche et expansionnisme</h2> <h3>Le poids du traité de Versailles</h3> <p>L’Allemagne sort humiliée et affaiblie du <strong>Traité de Versailles</strong> signé en 1919. Les conditions imposées (pertes territoriales, désarmement, réparations économiques massives) créent un climat de ressentiment profond, dont Adolf Hitler saura habilement tirer parti dans les années 1930. Son programme politique vise explicitement à <strong>renverser l’ordre issu de 1918</strong>.</p> <h3>La montée en puissance du régime nazi</h3> <p>Devenu chancelier en 1933, Hitler construit rapidement un <strong>État totalitaire</strong>, persécutant les opposants politiques, les Juifs et les minorités. Il réarme l’Allemagne, réoccupe la Rhénanie (1936), annexe l’Autriche (<em>Anschluss</em>, 1938) puis les Sudètes (accords de Munich, septembre 1938).</p> <p>La stratégie occidentale de l’époque repose sur la <strong>politique d’apaisement</strong>, menée par le Premier ministre britannique Neville Chamberlain. Mais cette approche échoue à contenir les ambitions hitlériennes.</p> <h3>L’invasion de la Pologne : la ligne rouge</h3> <p>Le 1er septembre 1939, sans déclaration de guerre, les troupes allemandes envahissent la Pologne. Hitler justifie cette attaque par de prétendues provocations polonaises montées de toutes pièces. Ce coup de force, rendu possible par le pacte germano-soviétique signé le 23 août (avec clause secrète de partage de la Pologne), choque l’opinion publique européenne.</p> <h2>3 septembre 1939 : la guerre est déclarée</h2> <h3>L’ultimatum de Londres et Paris</h3> <p>Face à l’agression allemande, la France et le Royaume-Uni, liés à la Pologne par des <strong>accords d’assistance militaire</strong>, envoient des ultimatums exigeant le retrait des troupes allemandes. N'obtenant aucune réponse favorable, ils annoncent officiellement <strong>l’entrée en guerre contre l’Allemagne</strong> le 3 septembre.</p> <p>À 11h du matin, Neville Chamberlain prononce un discours à la radio :</p> <blockquote> <p><em>« Ce matin, l’ambassadeur britannique à Berlin a présenté un ultimatum au gouvernement allemand... Nous sommes maintenant en guerre contre l’Allemagne. »</em></p> </blockquote> <p>À 17h, c’est au tour d’Édouard Daladier, président du Conseil français, de s’adresser à la nation.</p> <h3>Une guerre déclarée sans combats immédiats</h3> <p>Bien que la guerre soit officiellement lancée, <strong>aucune offensive majeure n'est engagée par la France ou la Grande-Bretagne</strong> dans les semaines qui suivent. Ce décalage entre la déclaration de guerre et l’action militaire concrète vaudra à cette période le nom de <strong>« Drôle de guerre »</strong>.</p> <h2>La Drôle de guerre : attente, incertitude, illusions</h2> <h3>L’immobilisme militaire</h3> <p>Entre septembre 1939 et mai 1940, le front occidental reste étonnamment calme. Les troupes françaises se retranchent derrière la <strong>ligne Maginot</strong>, tandis que l’armée allemande consolide ses positions à l’Est. Ce statu quo alimente une certaine <strong>illusion de sécurité</strong> en France.</p> <p>Les journaux parlent de « guerre assise », la population continue à espérer un règlement diplomatique du conflit. Pourtant, en coulisses, les deux camps préparent une guerre totale.</p> <h3>Les efforts diplomatiques avortés</h3> <p>Des tentatives de médiation sont entreprises, notamment par Mussolini, mais Hitler reste inflexible. Il considère que l'inaction franco-britannique joue en sa faveur. À l'Est, l'URSS profite du pacte avec l'Allemagne pour envahir la partie orientale de la Pologne, en vertu de l’accord secret du 23 août.</p> <h2>Les conséquences immédiates et mondiales de la déclaration de guerre</h2> <h3>Un conflit planétaire se dessine</h3> <p>En déclarant la guerre à l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne <strong>font entrer leurs empires coloniaux dans le conflit</strong>. L’Australie, le Canada, l’Inde britannique et d’autres dominions suivent l’exemple de Londres dans les heures qui suivent.</p> <p>C’est ainsi que le conflit prend rapidement une dimension <strong>mondiale</strong>, touchant l’Europe, l’Afrique, l’Asie et bientôt le Pacifique.</p> <h3>Un changement radical de paradigme</h3> <p>Le 3 septembre 1939 met un terme brutal à <strong>l’illusion pacifiste née après 1918</strong>. Les discours sur la « dernière guerre » s’effondrent. L’humanité s’apprête à vivre <strong>le conflit le plus meurtrier de son histoire</strong>, qui causera plus de 60 millions de morts.</p> <h2>Anecdotes, symboles et mémoires de cette journée</h2> <h3>Des discours restés dans l’histoire</h3> <p>La voix grave de Chamberlain, le ton sobre de Daladier, le silence tendu dans les rues de Londres et Paris : tout contribue à faire de ce 3 septembre une <strong>journée suspendue dans l’histoire</strong>.</p> <p>Dans certains villages français, des cloches sonnent comme en 1914. Des anciens combattants pleurent en silence. Beaucoup pressentent qu'une tragédie plus grande encore se prépare.</p> <h3>Les mobilisations générales</h3> <p>Dès le lendemain, les pays belligérants décrètent la mobilisation générale. Des millions d’hommes sont appelés sous les drapeaux. En France, la mémoire encore vive de la Grande Guerre rend cette nouvelle mobilisation <strong>particulièrement angoissante</strong>.</p> <hr> <h2>3 septembre 1939 : Le retour fracassant de la guerre en Europe</h2> <p>La déclaration de guerre du 3 septembre 1939 par la France et le Royaume-Uni face à l’agression nazie marque un point de non-retour dans l’histoire contemporaine. En quelques heures, le continent replonge dans la guerre, moins de vingt ans après l’hécatombe de 1914-1918. Si cette décision fut tardive pour certains, elle demeure un acte de courage face à la barbarie en marche. Elle ouvrit la voie à une guerre totale, mais aussi, plus tard, à la libération des peuples et à la refondation de l’Europe.</p> <hr>]]&gt;