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27 mai 1918 : L'offensive du Chemin des Dames, un tournant majeur de la Première Guerre mondiale

Le 27 mai 1918 marque une date charnière dans l'histoire de la Première Guerre mondiale: le déclenchement de la troisième bataille de l'Aisne, plus connue sous… ...

🗓️ 27 mai 2025 📁 Histoire et Civilisations | Les Grandes Guerres

Le 27 mai 1918 marque une date charnière dans l'histoire de la Première Guerre mondiale : le déclenchement de la troisième bataille de l'Aisne, plus connue sous le nom d'offensive du Chemin des Dames Le 27 mai 1918 marque une date charnière dans l'histoire de la Première Guerre mondiale : le déclenchement de la troisième bataille de l'Aisne, plus connue…

27 mai 1918 : L'offensive du Chemin des Dames, un tournant majeur de la Première Guerre mondiale
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<p>Le 27 mai 1918, à l’aube, les forces allemandes lancent une attaque massive sur le Chemin des Dames, dans l’Aisne. C’est le début de la <strong>troisième bataille de l’Aisne</strong>, aussi appelée <strong>offensive Blücher-Yorck</strong>, l’une des dernières grandes offensives allemandes de la Première Guerre mondiale. En quelques heures, les lignes françaises sont enfoncées, les Allemands avancent à une vitesse fulgurante. Cet assaut, inattendu, marque un tournant militaire mais aussi psychologique, à la veille de l’arrivée massive des troupes américaines.</p> <h2>Le contexte militaire au printemps 1918</h2> <h3>Une guerre qui s’éternise</h3> <p>Depuis 1914, l’Europe est plongée dans une guerre d’une intensité inédite. Les grandes offensives des premières années ont cédé la place à une guerre de position, où chaque mètre gagné se paie de milliers de vies. L’année 1917 a été particulièrement éprouvante : <strong>mutineries françaises</strong>, <strong>retrait russe</strong>, et <strong>échec de l’offensive du Chemin des Dames</strong> menée par le général Nivelle.</p> <h3>L’avantage temporaire des Allemands</h3> <p>En mars 1918, la Russie bolchévique se retire officiellement du conflit en signant le <strong>traité de Brest-Litovsk</strong>. L’Allemagne peut alors redéployer sur le front Ouest plus de <strong>40 divisions</strong>.</p> <p>Le général <strong>Ludendorff</strong>, chef d’état-major allemand, souhaite lancer une série d’offensives décisives avant l’entrée en action massive des États-Unis, qui ont déclaré la guerre en avril 1917. L’idée : <strong>frapper vite et fort</strong>, profiter de l’élément de surprise et faire craquer le front français.</p> <h2>L’offensive Blücher-Yorck : frapper où on ne s’y attend pas</h2> <h3>Le choix stratégique du Chemin des Dames</h3> <p>Les Français considèrent la région du <strong>Chemin des Dames</strong> comme secondaire, après les terribles combats de 1917. Les troupes y sont peu nombreuses, mal préparées, et surtout… persuadées que l’offensive ennemie viendra plus au nord.</p> <p>Ludendorff choisit donc <strong>de frapper au sud de Laon</strong>, entre Soissons et Reims, sur une portion du front tenue par la 6e armée française du général Duchêne. Le terrain, escarpé et crayeux, semble peu propice à une percée. C’est justement ce qui renforce l’effet de surprise.</p> <h3>Une préparation d’artillerie dévastatrice</h3> <p>Le 27 mai à 1h du matin, un <strong>bombardement d’artillerie titanesque</strong> s’abat sur les positions françaises : <strong>2 millions d’obus</strong> sont tirés en 4 heures. Gaz toxiques, obus explosifs, tirs de contre-batterie... tout est mis en œuvre pour neutraliser les défenses ennemies.</p> <p>À 4h30, l’infanterie allemande passe à l’assaut, soutenue par des <strong>unités d’assaut de "stormtroopers"</strong>, entraînées à l’infiltration rapide.</p> <h2>Une percée foudroyante : le choc de la surprise</h2> <h3>Un effondrement du front français</h3> <p>Dès le premier jour, les lignes françaises sont <strong>enfoncées sur toute leur profondeur</strong>. L’armée allemande avance de <strong>15 kilomètres</strong>, un exploit inédit depuis 1914. Soissons tombe rapidement. Le 29 mai, les troupes atteignent la Marne, à <strong>70 km de Paris</strong>.</p> <p>Le général Duchêne, critiqué pour sa stratégie défensive rigide, est rapidement relevé de ses fonctions. Le gouvernement français et les Alliés paniquent, pensant que Paris est à nouveau menacée, comme en 1914.</p> <h3>Le moral au plus bas</h3> <p>Les populations civiles fuient. On parle de <strong>"quatrième bataille de la Marne"</strong> imminente. Les pertes françaises sont énormes : <strong>près de 98 000 hommes en une semaine</strong>, tués, blessés ou faits prisonniers. Chez les Allemands, la victoire est à la fois militaire et morale. Mais ce succès cache une réalité stratégique plus complexe.</p> <h2>Un tournant militaire... mais pas décisif pour l'Allemagne</h2> <h3>L’échec de l’objectif final</h3> <p>Malgré leur progression spectaculaire, les Allemands <strong>n’atteignent pas leur objectif</strong> : briser le front allié. Les lignes de ravitaillement sont saturées, les troupes épuisées. Ils manquent de réserve et ne parviennent pas à exploiter leur succès initial.</p> <p>Les Alliés, mieux coordonnés, <strong>stabilisent le front</strong> début juin, notamment grâce à l’intervention rapide des <strong>troupes américaines</strong>, qui participent aux combats à Belleau, Château-Thierry et sur la Marne.</p> <h3>Un succès tactique mais un piège stratégique</h3> <p>Les historiens s’accordent à dire que l’offensive du 27 mai est une <strong>victoire tactique mais une erreur stratégique</strong>. L’armée allemande, qui pensait frapper un coup fatal, s’est en réalité <strong>épuisée</strong> dans une offensive non décisive, qui ne produit pas l’effondrement espéré des Alliés.</p> <p>La mobilisation américaine, en pleine accélération, change désormais le rapport de force à long terme.</p> <h2>Conséquences et héritage de la bataille</h2> <h3>Le réveil des Alliés</h3> <p>Après le choc initial, les Alliés reprennent confiance. Le commandement unifié autour du <strong>général Foch</strong> permet de mieux coordonner les forces franco-britanniques-américaines. L’idée d’une contre-offensive massive fait son chemin.</p> <p>La bataille du Chemin des Dames devient donc un <strong>point de bascule psychologique</strong> : elle marque la dernière grande tentative allemande d'emporter la victoire.</p> <h3>Les troupes américaines entrent dans l’histoire</h3> <p>Le mois de juin 1918 voit les premières grandes <strong>victoires américaines</strong> sur le sol français. À Belleau Wood, les Marines s’illustrent dans une bataille acharnée contre les Allemands. Leur courage redonne espoir aux Alliés.</p> <p>Le président Wilson peut désormais justifier l’entrée en guerre comme un tournant décisif. La puissance industrielle et humaine des États-Unis commence à peser.</p> <h3>Une ligne de front désormais mouvante</h3> <p>Jusqu’à la fin de 1917, la guerre était figée. Avec l’offensive allemande, puis les contre-attaques alliées dès juillet 1918, le <strong>mouvement reprend</strong>. C’est le prélude à la <strong>grande offensive des Cent-Jours</strong>, qui aboutira à l’armistice du 11 novembre 1918.</p> <hr> <h2>Une victoire allemande illusoire qui précipita la fin de la guerre</h2> <p>Le 27 mai 1918 restera dans l’Histoire comme <strong>un jour de triomphe éphémère</strong> pour l’armée allemande. Ce qui devait être une percée décisive se transforma en <strong>victoire à la Pyrrhus</strong> : les forces de Ludendorff gagnèrent du terrain, mais perdirent l’élan stratégique. Face à la montée en puissance des Alliés, en particulier des États-Unis, l’Allemagne venait en réalité de <strong>jouer sa dernière carte</strong>. Le Chemin des Dames, théâtre de tant de souffrances depuis 1917, allait être le prélude à la fin d’un conflit mondial dévastateur.</p>

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